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Mettre " en place " son cheval


A un certain niveau de pratique, avoir son cheval "en place" devient aux yeux du cavalier, une priorité, une obsession.

Cela fait bien, cela nous donne le sentiment, et offre aux spectateurs l'impression, que l'on monte bien.

Il s'agit dès lors de faire ployer l'encolure de notre cheval, pour qu'en l'arrondissant, il vienne "placer" sa tête en rapprochant son chanfrein de la verticale...

En laissant de côté les manières de faire peu académique, je vais vous parler ici, de trois méthodes de mon expérience les plus fréquemment utilisées.

Les jambes poussent le cheval sur le mors.

Cette méthode est simple dans sa théorie, le principe étant de garder ses doigts serrés sur des rênes ajustées, et pousser avec les jambes, le cheval "vers" le mors.

Ainsi l'impulsion naturelle ou créée par les actions des jambes envoie le cheval se "tendre" sur les deux rênes. Peu à peu à force de travail, le cheval commence à ployer son encolure pour venir arrondir son encolure et positionner sa tête chanfrein proche de la verticale.

La tension des rênes dans cette méthode est parfois assez forte surtout au début du dressage mais tend à se réduire au fil du temps (et du travail).

La tension des rênes induit a tension du dos, un peu dans l'idée d'une cravache que l'on ploirait en la poussant contre un mur.

Pour l'enseigner on demande au cavalier tout simplement de garder le poid dans les rênes que met le cheval tout en le sollicitant avec les jambes et multipliant les transitions...

Avantages:

L'avantage, à mon sens, de cette méthode est qu'elle est simple à apprendre et faire comprendre aux cavaliers. Elle permet d'obtenir une connexion entre l'arrière main et l'avant main par l'intermédiaire de la tension des rênes. Cela offre également un sentiment de contrôle du cheval qui est ainsi "pris" entre les jambes et les mains.

Inconvénients:

Cette méthode comporte plusieurs inconvénients, une fois encore je vous apporte ma vision des choses, à chacun sa sensibilité, ses choix et ses préférences...

Je trouve donc que cela impose au cavalier une forte pression dans les mains, surtout au début du dressage. Et par voie de conséquence, une forte pression aussi dans la bouche du cheval, qui lui a une pièce de métal dans la bouche!

Cela suppose aussi une grosse contradiction dans le travail et la compréhension du cheval:

nous lui demandons d'avancer en tirant le frein à main...

Effectivement, on oppose aux actions des jambes qui sollicite pour avancer, une action des mains, qui gardent, dans le but d'arrondir l'encolure...

Je n'utilise pas cette méthode personnellement justement pour ceci, mais aussi pour le côté

désagréable pour tout le monde (cheval et cavalier) que peut amener cette façon de faire les premiers temps...

Les aides diagonales

L'utilisation des aides diagonales est d'après mon expérience l'utilisation préconisé par la Scala Allemande.

Il s'agit, assez tôt dans le dressage du cheval de le sollicité avec la jambe intérieure pour aller vers le contact de la rêne extérieure.

Par exemple sur le cercle à droite, cheval incurvé à droite, vous poussez avec la jambe intérieure à la sangle le cheval doit aller vers la main extérieure. Augmentant le contact (la pression) dans la rêne extérieur et réduisant celui sur la rêne intérieure. Cela permet de demande au cheval de relâcher la pression sur une rêne (intérieure toujours) à une main, puis l'autre à l'autre main, et peu à peu apprendre au cheval de se relâcher sur les rênes.

Dans cette méthode on n'utilise pas un contact égal sur les deux rênes, mais bien un contact plus fort sur la rêne extérieure.

Pour l'enseigner on demande au cavalier sur le cercle de mettre la tête du cheval à l'intérieur et pousser le corps du cheval vers l'extérieur avec la jambe intérieure, tout en réceptionnant et gardant dans la rêne extérieure. On usera des cercles, changements de main et plus tard de l'épaule en dedans...

Avantages:

Cette méthode permet a mon sens, d'obtenir un cheval qui se tient sur le cercle, ne se couche pas à l'intérieur. On sollicite ainsi le postérieur intérieur à venir sous la masse et on obtient une grande liberté de l'épaule extérieure du cheval...

En usant de l'épaule en dedans le cheval prend peu à peu un équilibre montant, et le relâchement de la rêne intérieur, améliore le contact.

Inconvénients:

Pour moi le principal inconvénient de cette méthode réside dans sa nécessité de maîtriser la dissociation des aides. Elle nécessite donc un niveau plus confirmé pour être enseignée et correctement réalisée. Cela impose toujours une contradiction pour moi de demander au cheval d'aller avec la jambe (intérieure) là où la main (extérieure) ne laissera pas passer...

Relâché sur deux rênes égales

Cette méthode est celle que j'utilise au quotidien.

Après plusieurs années de pratique en utilisant les premières, j'ai en apprenant cette manière de faire, découvert une méthode qui me correspondait.

Je trouve celle-ci, simple, facile, logique et agréable.

Il s'agit "d'attendre" que le cheval se relâche sur les deux rênes de manière symétrique pour faire quoi que ce soit.

La décontraction est au centre de cette méthode qui est un système global de dressage du cheval mettant son bien être, sa compréhension et son adhésion au travail en haut de toutes considérations. Vous retrouverez les fondamentaux de cette méthode dans mon E-Book

"Les Trois Fondements de la Méthode" et la description de l'ensemble de ce système dans mon E-Book "La Méthode".

Cette décontraction se caractérise très significativement par un relâchement de l'encolure, qui s'arrondie naturellement et de ce fait la tête du cheval venant se rapprocher de la verticale...

Finalement le cavalier ne demande pas directement la posture, mais l'obtient naturellement par voie de conséquence de la décontraction du cheval.

Il s'agit d'apprendre au cheval que toute cession de sa par à une pression du cavalier se verra récompensé par une cession immédiate de l'action du cavalier.

Ainsi un jeu d'inconfort (si il ne cède pas) et de confort (si il cède) se met en place, lui permettant vite de choisir de lui même ce qu'il est le mieux pour lui... le confort étant très vite le plus choisit!

Pour l'enseigner il convient d'expliquer au cavalier d'exercer, à l'arrêt, une pression égale sur les deux rênes, le cheval va résister puis quelques secondes après va relâcher de lui même la pression, immédiatement le cavalier doit céder dans ses doigts pour récompenser le cheval.

Peu à peu on obtient ce relâchement de plus en plus facilement et dès lors les mains n'agissant plus pour arrondir l'encolure, on peut utiliser les jambes pour avancer et revenir à une utilisation des mains (sans forcément repasser à l'arrêt) pour relâcher le cheval s'il venait à se crisper.

Avantages:

J'ai été séduit par cette méthode car elle me semble la plus adapté à la compréhension du cheval, elle est simple et logique.

Le cheval n'écoute qu'une seule aide à la fois, soit les jambes soit les mains.

Il semble donc logique de n'utiliser qu'une des deux à le fois, et ne pas opposer l'une à l'autre.

D'autre part, cette méthode est plus agréable, nous supprimons totalement le "temps" de forte pression dans les rênes nécessaire pour que le cheval progresse et améliore le contact.

Enfin elle est très simple à enseigner et au cheval, et au cavalier!!

Si j'ai un cheval relâché dans les rênes je peux avancer ou autre, sinon je remets la décontraction au centre en m'arrêtant si besoin.

Inconvénients:

Forcément je n'en trouve pas beaucoup mais histoire d'être le plus objectif possible:

Cette méthode induit une grande conscience de nos gestes, il n'est pas concevable dans cette "équitation" d'avoir des gestes parasites ou involontaires.

Le "contact" très infime que nous apporte cette méthode peut déboussoler les cavaliers l'expérimentant au début, et donner un sentiment de ne pas "totalement" contrôler le cheval. Effectivement car l'idée de cette méthode est de rendre le cheval en "liberté" sous la selle.

Certains cavaliers peuvent interpréter cette manière de faire, et penser la pratiquer en prenant des rênes très longues, contact complètement rompu mais forcément zéro gramme dans les doigts...

J'espère que cet article vous aidera un peu à mieux comprendre et connaitre les possibilité qui s'offrent à vous. Evidemment je ne peux que vous encourager à en parler avec votre enseignant qui sera j'en suis sûr enchanté de pouvoir vous exposer sa vision des choses.

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