Faut-il réellement se Rapprocher des Oxers ?
- Simon Laforêt
- 31 mai 2020
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 19 juin 2020
Si vous pratiquez le CSO, il ne serait pas étonnant que vous ayez déjà entendu que pour sauter correctement un oxer, le cavalier doit chercher à s en rapprocher.
A la différence d un vertical duquel il serait préférable de s'en éloigner...
Je vous propose de comprendre pourquoi, mais également si cela est réellement une chose à faire, une bonne idée.
Pourquoi se rapprocher d'un oxer et s'éloigner d'un vertical ?
Le cas du vertical:
Lorsque le cheval saute un vertical, il lui faut, pour le sauter sans faute, transformer complètement le mouvement vers l avant en mouvement vers le haut.
En effet pour éviter les fautes des antérieurs le cheval ne doit pas se retrouver trop près du vertical. Une place dans le pied risque de demander trop d effort au cheval pour placer le sommet de sa trajectoire pile au dessus de l obstacle. Ce manque de temps et de place nous coûte bien souvent une barre...
C est pour cela que l on cherche souvent à s éloigner des verticaux, à reculer le cheval pour lui laisser le temps et la place de bien monter ses épaules et son garrot...
Vous me direz, quel est le rapport avec le "besoin" de se rapprocher des oxers ?
Vous comprendrez bien vite !
Le cas des oxers:
Pour les oxers, justement, vous avez donc déjà entendu dire, ou lire qu'il était nécessaire de s en rapprocher. En effet, les oxers de part leur construction vont solliciter non seulement un effort en hauteur pour le cheval, mais également en longueur pour couvrir la largeur de l obstacle.
Il est donc évident que pour effectuer un saut plus "long" il faut éviter de partir de trop loin, sans quoi nous prenons le risque que le cheval "retombe" dans l oxer et 'e fasse une faute. Bien souvent une barre sur le deuxième plan, avec les postérieurs.
C est donc pour éviter un effort trop en longueur que l on vous conseille de vous rapprocher d'un oxer.
Mais est-ce réellement une bonne idée ?
Le problème de notre sport est qu'il a beaucoup évolué. "Avant" les oxers étaient le plus souvent montant et assez massifs. Ce qui faisait que non seulement il était nécessaire d éviter que les chevaux ne se reculent de trop mais encore que leur construction avec un premier plan plus bas que le second laissait le temps aux épaules de monter, même avec une place un peu près...
Qu'est ce qui a changé ?
Aujourd'hui, les choses sont très différentes. Les oxers que l on rencontrent en compétitions sont très souvent carré (le premier plan étant à la même hauteur que le second). Ce qui fait que le cheval se retrouve confronté à la difficulté de sauter la largeur de l oxer, mais en plus a la difficulté de sauter la hauteur du premier plan, tout comme s'il était un vertical...
Le cheval doit donc non seulement couvrir la largeur sans pour autant se permettre d être trop près du premier plan et négliger sa hauteur.
Michel Robert le dit très bien dans un article, le cheval doit sauter le premier plan comme un vertical puis se tirer pour couvrir la largeur.
Ce qui revient à dire que, malgré ce que l on peut nous avoir dit/appris, NON il ne faut pas réellement se rapprocher des oxers. En particulier s'ils sont carrés.
Comment font les pro ?
On peut voir sur les épreuves de très haut niveau, que si les cavaliers placent leurs battues d appel à la même distance sur les verticaux que sur les oxers, ils abordent la plupart du temps les oxers avec plus d énergie, en foulées constantes ou croissantes. Cela pour aider le cheval à couvrir la largeur.
A contrario les verticaux sont souvent abordés avec plus d équilibre, une foulée constante ou décroissante sera privilégiée, bien souvent.
Alors faut-il réellement se rapprocher des oxers ?
En tout état de cause, retenez que votre cheval aura toujours plus de facilité à sauter un oxer qu'un vertical. En effet si les oxers impressionnent bien souvent les cavaliers, les chevaux eux ont plus de mal à verticaliser leurs sauts qu'à s étirer pour "attraper la largeur".
Simon Laforêt
Terre de Sport Equestre
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